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AurelFree
15 mars 2007

CHOMAGE : FIN DE L’INTOX ?

 

On tombe des nues ! Un document rédigé anonymement par deux fonctionnaires de l’Insee et un salarié syndicaliste de l’ANPE estime le taux de chômage à 9,5 % au lieu du 8,7 % officiel. La dépêche relayée le 6 mars dans les médias n’en finit pas d’étonner ceux-là mêmes qui claironnaient la baisse du chômage, sans jamais se saisir d’une calculette ou se pencher de près sur les méthodes de radiation de l’ANPE ni sur le jeu mouvant de la comptabilisation. À CQFD, on vous fera pas le coup du « on vous l’avait bien dit », par contre on se souvient avec émotion du bel effort collectif maintenu depuis deux ans pour nous faire croire à l’embellie. En mai 2005, Villepin s’extasiait : « En un an, le nombre de chômeurs a baissé de deux cent mille. Tout cela ne tombe pas du ciel ! » « Chômage : un septième mois de baisse », titrait Libération (30/11/05). Le Monde annonçait en une : « Chômage en baisse, moral en hausse » (3/08/06). Haut les cœurs, joie dans les familles : les chômeurs disparaissent par dizaines de milliers comme par enchantement. Sauf que... les chiffres officiels ignorent plus d’un chômeur réel sur deux, les radiations administratives ont triplé depuis 1999 et le nombre de RMIstes a augmenté de plus de 20 % depuis 2002. Fin décembre, la machinerie se met à grincer. Le collectif « Les autres chiffres du chômage » (ACDC) fait enfler la polémique en sortant 2 276 000 chômeurs « invisibles » des oubliettes statistiques (voir CQFD 41). Mais Borloo-l’embrouille s’accroche à son baromètre. En janvier, l’Insee, sous tutelle du ministère des Finances, décide le renvoi de la publication de ses chiffres après l’élection présidentielle... et le justifie le 9 mars : ses calculs sont « incohérents ! » En fait, l’enquête Emploi situerait le taux de chômeurs à 9,8 % en 2006. Rien n’a bougé depuis 2005 ! Quant au directeur général de l’Unedic, Jean-Pierre Revoil, il estime le nombre de chômeurs « entre 1 et 4 millions » (Libé, 8/03). Boudiou ! C’est compliqué, les chiffres, té ! Peiné, Jean-François Copé déplore cette polémique, qui serait instrumentalisée à des fins électorales. Comme on dirait dans une société parfaite : « Si le gouvernement dit qu’il fait beau, à quoi bon regarder par la fenêtre ? »

 

Publié dans CQFD n°43, mars 2007.

Auteur : Anatole Istria.

http://www.cequilfautdetruire.org/article.php3?id_article=1323

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